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Considérations sur le Génocide arménien et la Candidature discutable de la Turquie pour l'Union européenne :

  • par The Reverend Dr. George Hobson, Canon Theologian, Dean. The American Cathedral, Paris.

    Unsolicited comment submitted for publication

    As the volume goes up in the debate about Turkey's suitability to join the European Union, I continue to be astonished that virtually no mention is ever made, even by humain rights-minded commentators of the ongoing refusal on the part of the Turkish government to acknowledge that its Young Turk forebears conducted, under the cloak of the First World War, a systematic Genocide against the Armenian population, murdering, with terrible cruelty, nearly a million and a half people in 1915- 16. The government-sponsored annihilation has been thoroughly documented, and many countries, including Russia, Greece, France Italy, Bulgaria, just revently Wales, and over half of the American states have formally recognized this fact.The USA, for reasons of military, political and economic opportunism, continues to avoid holding Turkey to account, thus declining to provide the moral leadership that could encourage the present Turkish government to admit the truth and renounce the negationist lie that its people have been taught to believe for over eighty years.

    Why must the Europeans suppress public debate over this issue ? Are they embarrassed ? Afraid ? Is that sufficient excuse for repressing or side-stepping discussion of one of the most terrible events of the XXth Century ? Wasn't recognition of the Armenian Genocide initialy one of the conditions for the admission of Turkey into the EU ? What has happened to this condition ? Brussels is silent. Editorialists are silent. The magazines are silent. It would be scandalous if admission should come about without Turkey having assumed its moral responsibility with regard monstrous episode in its own not-too-distant past ; Many other countries, including USA, are being required to face the truth about unsavory aspects of their past ; why can't Turkey be held to the same standard, especially at this juncture when the nation is bidding to join the EU ?

    The Rev. Dr. George Hobson, Paris.


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Allocution du Pr. Agop Kerkiacharian

  • Président de l'Académie Internationale des Sciences Ararat à la cérémonie de remise du Diplôme de membre d'Honneur de l'Académie à :

    The Baroness Caroline Cox of Queensbury
    deputy speaker of House of Lords.

    Paris le 7 décembre 2002.


    Excellences,
    Révérends,
    Mesdames et Messieurs les Présidents,
    Chers amis.

    Permettez moi d'abord de vous exprimer la bienvenue à cette réception solennelle organisée en l'honneur de la Baronne Caroline Cox of Quenenbury, qui a bien voulu se déplacer de Londres, malgré ses multiples obligations, pour exprimer une fois de plus sa solidarité, en cet anniversaire du séisme de 1988 qui frappa si cruellement l'Arménie et dont les séquelles demeurent toujours indélébiles.

    J'invite donc l'ensemble des participants à garder une minute de silence, en mémoire des victimes innocentes de cette date fatidique.

    Mesdames et messieurs
    Nous avons l'insigne privilège et l'honneur de recevoir au siège de l'Académie Internationale des Sciences Ararat, une personnalité de « House of Lords », deputy speaker à Londres depuis 1985 et dont les motivations sur le plan de la solidarité internationale se sont concrétisées à travers des missions parfois périlleuses, entreprises avec beaucoup de courage et de dévouement. Autant à travers les jungles de la Birmanie, qu'en Indonésie au Soudan, en Arménie ou au Haut Karabakh, dans des zones de conflits, elle a été au contact d'ethnies diverses en lutte,ou manifestant leur volonté inébranlable d'autodétermination ou d'indépendance.

    La Baronne Cox n'a cessé d'exprimer, comme l'affirme le célèbre journaliste Andrew Boyd dans sa belle biographie qu'il lui a consacrée « A Voice for the Voiceless », une voix pour ceux qui n'en ont pas ; une voix pour dénoncer l'Injustice dans le monde, défendre les Droits de l'Homme, lutter pour l'instauration d'une Paix équitable, mais également nous permettre, à sa manière, d'approfondir nos connaissances à la lumière de son expérience originale et dévouée sur les conditions socio –culturelles et physiques de la vie des nations émergentes.

    Cette approche multidisciplinaire dont elle n'a cessé de faire la preuve n'est que la résultante d'une éducation poursuivie autant dans les grandes écoles d'outre – Manche, que celle d'une conviction spirituelle et des principes moraux et philosophiques constitutives de sa personnalité, comme en témoigne sa nomination comme présidente honoraire de « Christian Solidarity Worldwide. UK. »

    Ayant fait des études initiales en Economie et Sociologie, elle s'oriente vers des études médicales et de nursing, avant d'acquérir le titre prestigieux de F.R.C.S. hon.

    Elle occupe le poste de Chancelier Fondateur de l'Université de Bournemouth de 1991-2001 et assume les fonctions de Vice-Président du Royal Collège of nursing, avant d'acquérir le titre de Docteur honoris causa décerné par les Universités de Grande Bretagne, des Etats Unis, de la Fédération de Russie et de l'Université d'Etat d'Arménie, sans compter toutes les distinctions décernées par des organismes d'Etat en Pologne, en Roumanie...

    Sur le plan humanitaire, elle apporte sa contribution comme directrice non exécutive de la Fondation Andrei Sakharov, ainsi qu'en qualité de membre actif du conseil d'administration de MERLIN ( Médical Emergency Relief International ) et de l'Université des Sciences Médicales de Sibérie. Par ailleurs elle assume les fonctions de Présidente de l'Association Justice et Solidarité.

    Autant de domaines d'intérêt rejoignant les nôtres, à travers les objectifs poursuivis par l'Académie Internationale des Sciences Ararat:
    « L'Académie Internationale des Sciences Ararat ( A.I.S.A. ) a pour objectifs de favoriser le développement des Sciences, des Arts et des Lettres, d'oeuvrer dans le sens de l'amitié entre les peuples, d'aider les actions culturelles entreprises par les institutions philanthropiques et scientifiques, de contribuer à l'instauration d'une paix durable et équitable dans le monde ».

    Notre Académie s'est investie dans de telles préoccupations à travers ses 25 disciplines scientifiques et a récemment diffusé lors du 1° Congrès Mondial sur la Science organisée par l'UNESCO à Budapest, une « Charte des Droits Ethniques dans le Monde » élaborée par nos soins.

    C'est la raison pour laquelle nous souhaiterions être ce soir le porte parole d'une région toujours troublée par des incertitudes politiques et exprimer, au nom du peuple du Mont d'Ararat, toute notre préoccupation en l'absence de reconnaissance du Droit à l'autodétermination du Haut Karabakh, ainsi que par le problème de l'Arménocide, ce premier Génocide du XX° siècle, commis sous l'Empire ottoman, dont la reconnaissance par l'ensemble de la communauté internationale demeure un facteur primordial pour l'instauration de la Paix dans le Caucase ; Paix équitable par des moyens pacifiques et par étapes successives, et dont nous en avions précédemment publiées les modalités dans la presse.

    Mais, pourrions nous un jour avoir accès à l'ensemble des archives de la première guerre mondiale, afin de dénoncer avec plus d'efficacité le négationnisme toujours en cours de ce crime contre l'humanité ? Pourrions nous concevoir une approche plus globale de l'ensemble des problèmes du Caucase, par la création d'un centre pluridisciplinaire indépendant dans une capitale européenne pouvant se consacrer et répondre de manière concrète à de telles préoccupations, en coopération éventuelle avec divers organismes scientifiques et instituts spécialisés.

    Si dans l'immédiat, les initiatives sont demeurées fragmentaires, Lady Cox nous donne à l'aube du 3° millénaire, l'exemple vivant de dévouement, de compétence, d'efficacité et de rapprochement entre les peuples et s'efforce de nous sensibiliser davantage sur l'actualité urgente des problèmes majeurs en suspens de notre planète, dont la « Question Arménienne ».

    Mais sans trop tarder, j'ai également l'insigne honneur de donner la parole au Révérend Georges Hobson, dean de la Cathédrale Américaine de Paris, pour bénéficier de manière complémentaire de son témoignage sur la biographie combien exaltante de celle qui au delà de ses responsabilités officielles, a su rester proche de l'orphelin, de la veuve, du sans abri, souvent au péril de sa vie, avec un courage exemplaire et désintéressement.

    Dans ce combat pour le Droit International, il nous incombe de nous y associer.


    Agop Kerkiacharian.

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    Ararat International Presse. A.I.P.

    • Projet multimédia en voie de développement avec le concours possible des O.N.G., Fondations, Organismes officiels, et divers médias. Le projet A.I.P. est en cours de développement.

      A.I.P.
      Directeur de la Publication sur site Internet.
      Agop Kerkiacharian

      La liste de l'ensemble des correspondants A.I.P. à travers le monde paraitra prochainement sous la rubrique "Science pour la Paix."
      Ararat International Presse.


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    La Science pour la Paix. Le Génocide des Arméniens

    • Le Sénat du Canada a adopté le 13 Juin 2002 une motion historique reconnaissant le Génocide arménien perpétré en 1915 sous l'Empire ottoman.
      En voici le texte intégral de cette motion rédigée en anglais et adressé à A.I.P. (Ararat International Presse.), par notre correspondante à Montréal Madame Nora Piloyan-Kétib.

      RESOLUTION ON THE RECOGNITION AND COMMEMORATION OF THE ARMENIAN GENOCIDE WHEREAS on April 24, 1915, the Ottoman Turkish authorities arrested, and later executed, over 2300 prominent leaders of the Armenian community in Istanbul, without cause or reason, but for their race and religion, signalling the beginning of the first genocide of the 20th century; WHEREAS using the First World War as a cover for their operations, Ottoman Turkish authorities ordered and carried out the systematic slaughter of Armenians living in six provinces of Eastern Anatolia and Cilicia, in an effort to exterminate the Armenian presence in those regions; WHEREAS the Ottoman Turkish authorities exiled the survivors of the massacres from their homes and native lands; WHEREAS the historical record clearly demonstrates that the events occurring between 1915 and 1918 that resulted in the massacre and exile of the Armenian population of Eastern Anatolia and Cilicia constitutes a genocide as defined by international customary law and by the United Nations Convention on the Prevention and Punishment of Genocide of December 11th, 1948; WHEREAS the government of the Republic of Turkey distorts the historical record and denies that the Armenian Genocide took place; WHEREAS the parliaments of Argentina, Belgium, France, Greece, Italy, Lebanon, Russia, Sweden, Uruguay and the European Parliament and the World Council of Churches have condemned the massacres of the Armenian population of the Ottoman Empire and recognized them as constituting a genocide; WHEREAS the Armenian Genocide has also been recognized by the National Assembly of Quebec, the Legislative Assembly of Ontario and the Canadian Council of Churches; WHEREAS thousands of Armenian Genocide survivors and their descendants now reside in Canada as Canadian citizens and enrich Canada's multicultural heritage; WHEREAS Canada is a country which prides itself on the rule of law and of the respect of human rights and liberties; WHEREAS April 24th has become a symbolic date of remembrance for Armenian-Canadians and for people of Armenian origin all over the world; WHEREAS the resolution of the Armenian Genocide issue could help peacefully resolve several long-lasting conflicts inthe South Caucasus BE IT RESOLVED That this house calls upon the Government of Canada:

      a)to recognize the genocide of the Armenians and to condemn any attempt to deny or distort a historical truth as being anything less than a genocide, a crime against humanity. and

      b)to designate 24th of every year hereafter throughout Canada as a day of remembrance of the 1.5 million Armenians who fell victim to the first genocide of the 20th century.

      A cette occasion, il nous a paru oppurtun d'évoquer certaines des publications du regrétté Kévork Baghdjian de Montréal, professeur de Sociologie Juridique et membre correspondant de l'Académie Internationale des Sciences Ararat et dont les travaux ont également contribué à l'avancement de la Question arménienne et de la reconnaissance par le Sénat canadien du Génocide arménien:
      - "Le Problème arménien du négativisme turc à l'activisme arménien. Où est la solution?"
      - La confiscation par le gouvernement turc des biens arméniens dits abandonnés. Montréal1987.
      - Réplique à Monsieur l'ambassadeur de Turquie à Ottawa. Montréal 1991.
      - Arméniens, peuple tragique. Beyrouth 1945.
      - Histoire de la ville d'Adana,( Arméno-Cilicie) en collaboration avec Puzant Yéghyayan. Beyrouth.( Oeuvre magistrale.-Association Compatriotique de Adana).


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    Considérations sur la Question arméno-turque.Les Faits et les possibilités de règlement par étapes successives..

    • Kerkiacharian Agop (Paris) Président de l’Académie Internationale des Sciences Ararat Membre du Comité législatif du Conseil arménien mondial Prof. Dr. Agrégé des Universités de France


      Après la décision des chefs d’Etat européens le 17 Décembre 2004, sur l’ouverture des négociations avec la Turquie, à partir d’Octobre 2005, en vue de son éventuelle entrée comme membre de l’Union européenne 47, la Question arméno-turque revêt une nouvelle dimension, en ce 90ème anniversaire du Génocide de 1915-16, avec l’évocation de l’ensemble du processus génocidaire subi par le peuple arménien, dès le début de la moitié du 19ème siècle jusqu’à nos jours, véritable «Génocide blanc », constitué par l’éparpillement diasporique, ou la perte progressive de son identité et son assimilation.
      Certaines considérations historiques et géopolitiques nous paraissent nécessaires à rappeler pour une meilleure compréhension de l’actualité urgente de ce problème. Nous essaierons de les résumer avant de laisser entrevoir les bases éventuelles d’un règlement possible de la Question arméno-turque susceptible d’ être amorcée et progressée, selon nous, par ETAPES SUCCESSIVES, comme nous l’avons antérieurement préconisé à l’occasion d’ interviews publiés dans la presse en Europe, aux Etats Unis, au Liban, en Arménie, en Russie, et lors des congrès internationaux que nous avons organisés ou participé comme celui de l’UNESCO consacré à la Science pour la Paix (Budapest). A cette occasion, notre projet de- CHARTE DES DROITS ETHNIQUES DANS LE MONDE- a été également publiée.23, 24, 25, 26, 27, 28, 29, 30, 31, 32, 33.

      I. Les Faits :

      *A-Promulgation en 1863 à Constantinople de la Constitution de l’Eglise arménienne apostolique par le sultan Abdul Hamid II. Véritable gâteau empoisonné ,l’objectif essentiel de la Sublime Porte répondait à un double impératif : meilleur contrôle des activités communautaires et dépeuplement progressif des provinces arméniennes de l’Anatolie, en faisant miroiter aux paysans arméniens de meilleures conditions de vie dans la capitale ottomane, tandis que parallèlement des exactions à divers degrés étaient organisées dans les villayets par des bandes armées ou à travers l’imposition forcée d’impôts arbitraires.5,6,7,8,11,13,18.

      *B-La Guerre russo-turque de 1878. Celle-ci débouchait, après la victoire écrasante de la Russie, sur la signature des Traités de San Stéfano et de Berlin dont les articles respectifs 16 et 61 prévoyaient l’obligation pour la Turquie d’entreprendre des Réformes dans les provinces habitées par les Arméniens et à assurer leur protection.
      Cependant malgré l’insistance itérative des Grandes Puissances signataires des Traités, les exactions redoublèrent d’intensité. Les massacres de la région de Sassoun avec 300000 morts Arméniens recensés, en disent long sur la bonne foi des autorités ottomanes à entreprendre ces réformes.
      Ces traités mirent l’accent sur l’actualité de la Question arménienne sur le plan international.7,14,42,52.

      *C-Les Partis politiques arméniens. Dans ce contexte de terreur ottomane, alors que les 3 partis politiques arméniens (Arménagan, Hentchag, Tachnag) déjà constitués avaient essentiellement pour objectifs la résistance à l’oppression et réclamaient une certaine autonomie interne dans les provinces, le parti Tachnag, d’inspiration révolutionnaire et socialiste, s’alliait aux Jeunes Turcs, fondateurs du parti Union et Progrès et participait au coup d’état de 1908 à Constantinople, emmenant ces derniers au pouvoir, malgré le maintien du sultan comme chef suprême de l’Empire ottoman.48,50,52 ,55,56,57,58.
      Cependant, le parti Tachnag, appelé également Fédération révolutionnaire arménienne, de bonne foi certes, n’a pas su entrevoir les objectifs réels de leurs partenaires turcs qui dans le secret le plus absolu préméditaient l’extermination totale du peuple arménien ; malgré les massacres d’Adana de 1909, ce parti arménien renforçait sa collaboration avec les responsables au pouvoir, en prônant une soumission totale au gouvernement, le désarmement des groupes d’autodéfense et renouvelait de manière inconsciente au Congrès d’Erzeroum en1914, son engagement initial de solidarité avec les futurs bourreaux, en dépit de la poursuite des exactions de la part des bandes armées Kurdes (Hamidiés), de Circassiens spécialement entraînés, installés en Anatolie après la guerre de Crimée et d’unités régulières turques contre des populations sans défense.50.

      *D-Initiative diplomatique russe en 1913. En l’absence de réformes entreprises dans les provinces arméniennes, l’ambassadeur russe organisait diverses réunions avec les autres représentants diplomatiques accrédités à Constantinople, puis une conférence à Londres, afin d’obliger la Turquie, déjà affaiblie par la guerre des Balkans, à respecter ses engagements de protection des populations.
      Un accord intervenu entre la Russie et la Turquie stipulait le regroupement des provinces arméniennes en deux Régions qui devaient être soumises au contrôle administratif de deux inspecteurs généraux européens, l’un hollandais, l’autre norvégien, l’une des régions comprenant les villayets de Trébizonde, Sivas, Kharpert et Diarbékir ; la seconde incluant Van, Erzeroum et Bitlis.49,52,53,5’,55.
      Si l’entrée en guerre de la Turquie mettait fin de manière prématurée à ce projet, il a eu le grand mérite de faire préciser les provinces à fortes populations arméniennes et constitue à nos yeux un des piliers historiques de la Question arménienne.

      *E-Le génocide de 1915-16. Prémédité et mis à exécution à la faveur de la 1ère Guerre mondiale par les Jeunes Turcs en bénéficiant de la passivité de certaines Puissances, il a débouché sur le dépeuplement total des provinces arméniennes de l’Anatolie orientale, à travers des déportations, des massacres systématiques et de confiscations de biens mobiliers et immobiliers. Plusieurs centaine de publication et d’ouvrages historiques, de témoignages relatent ces atrocités inouïes et confirment un bilan lourd d’un million et demi de morts parmi les populations arméniennes, d’après des statistiques bien établies. En raison des données démographiques modernes de doublement des populations tous les 30 ans, le bilan en pertes humaines après 90 ans de ce Génocide est estimé par nous à 12 millions de personnes, ce qui représente une perte hors de proportion avec les possibilités de développement d’une petite nation subissant par ailleurs les effets pervers de sa dispersion sur le plan mondial ainsi que la destruction d’un héritage particulièrement riche.1,2,4,8,10,11,12 ,13,14,15,16,19,35,37,40,41,43,44,45,49,58.
      La Turquie, héritière de l’Empire ottoman, doit tôt ou tard en assumer sa responsabilité.
      La Convention sur l’imprescriptibilité des Crimes de guerre et des Crimes contre l’Humanité des Nations Unies du 20 novembre 1948, souligne la notion de Droit international sans que l’effet rétroactif ne soit remis en cause, sans limitation de point de départ pour la validité juridique de reconnaissance ou de réparation, à la date d’adoption de la Convention. Elle concerne autant les victimes humaines que la destruction délibérée d’un patrimoine millénaire .
      Il en est de même de la Convention du 9 Décembre 1948 sur la Prévention et la Répression du Crime de Génocide adoptée par les Nations Unies.52.

      *F-Le traité de Sèvres de 1920. Après la victoire des Alliés et à laquelle contribuèrent des volontaires arméniens incorporés dans la Légion arménienne sous le commandement du général Allenby, l’armistice de Moudros en 1918 signait la reddition de la Turquie. L’Arménie ayant déclaré son indépendance, après la victoire héroïque de Sardarabad incorporait les territoires abandonnés par le retrait russe et consécutif à la Révolution de 1917. Le Traité de Sèvres signé notamment entre les Alliés, l’Arménie, la Turquie, les représentants des pays arabes, confirmait l’indépendance de l’ Arménie russe en lui incorporant les villayets de Van, Erzeroum, Bitlis,et un cordon territorial sur la mer Noire vers Trébizonde. Les Etats Unis d’Amérique absents à ce Congrès ont néanmoins été sollicités pour l’arbitrage d’un tracé délimitant les frontières entre la Turquie et l’Arménie, ce dont le président Woodrow Wilson en assuma pleinement l’exécution, à travers un plan qui n’a pas été ratifié par le Sénat américain. Malgré cela, le Traité de Sèvres garde toute sa valeur juridique, car il a été appliqué aux pays arabes, l’Empire britannique assumant pleinement son mandat sur l’Arabie, l’Iraq, la Palestine, tandis que la France sur la Syrie et le Liban. Seul le mandat français sur l’Arméno-Cilicie a été interrompu, après qu’il ait suscité un enthousiasme initial justifié auprès de populations déportées rentrant dans leurs foyers respectifs à la fin de la guerre et dont la prolongation de celle-ci leur aurait certainement fait connaître le même sort tragique subi par leurs compatriotes d’Anatolie. Le départ français injustifié de l’Arméno-Cilicie déboucha, malgré une résistance héroïque dans certaines villes, comme à Hadjin et Marache, contre l’arrivée des forces kémalistes, sur l’évacuation massive de territoires arméniens séculaires, riches et fertiles, une perte matérielle évaluée à plusieurs dizaines de milliards d’Euros, et l’anéantissement d’un patrimoine culturel, témoin d’un passé florissant.
      Le traité de Lausanne signé en 1923 en l’absence de l’Arménie, ne pouvait donc pas la concerner ; par contre les Etats Unis, absents lors du traité de Sèvres, sont parmi les signataires de ce traité centré essentiellement sur les droits des minorités et autres considérations d’ordre confessionnel, linguistique et de libertés fondamentales.
      Le Traité de Sèvres, un des piliers des droits territoriaux historiques de l’Arménie garde à ce jour toute sa valeur juridique,car la question arménienne n’a pas été inscrite à l’ordre du jour du traité de Lausanne ; il en est de même du Traité d’Alexandropol du 2 Décembre 1920 contraignant le gouvernement arménien de la 1ère République soumise à la pression des troupes kémalistes envahissantes l’Arménie sur le Front oriental, à renoncer au traité de Sèvres .En effet le Traité d’Alexandropol (Gumri) n’a pas été ratifié, dans le délai d’un mois ,telles que prévoient les clauses de ce traité, par le nouveau gouvernement issu de la 2ème République communiste qui renversa le 1er, celui dont le délégué Khadissian en avait été un des signataires ; il ne peut donc revêtir aucune valeur juridique.
      D’autre part, le Traité de Moscou du 16Mars 1921, signé entre le gouvernement de la Grande assemblée nationale de Turquie et le gouvernement de la République fédérale soviétique de Russie attribuant à la Turquie de vastes territoires arméniens, y compris Kars, Ardahan, Surmalu et le placement de la République du Nakhitchevan sous la protection de l’Azerbaidjan, n’a pas eu l’accord de l’Arménie .
      Il en va de même du traité de Kars du 21 Octobre 1921 signé entre la Turquie d’une part et les Républiques de Georgie, d’Azerbaidjan, et d’Arménie d’autre part ; car il va à l’encontre du principe de l’Autodétermination des peuples et reflète la volonté soviétique centrale de rapprochement avec la Turquie et la contrainte exercée sur les dirigeants de l’Arménie.1,3,39,43 .


      *G.- Préjudices arméniens subis. Nous ne souhaitons guère évoquer ici le sort particulièrement difficile, sinon tragique des réfugiés constituant le Spurk, la Diaspora arménienne, au lendemain de la Première guerre mondiale. Dans une étude scientifique, la Commission des Droits ethniques dans le Monde de l’Académie Internationale des Sciences Ararat a évalué le montant financier de l’ensemble des préjudices matériels subis : celle-ci tient compte de l’évolution des marchés mobiliers et immobiliers, ainsi que des données de la démographie en Turquie, de la confiscation des avoirs et des richesses du Patrimoine arménien.
      La somme de plusieurs centaines de milliards d’Euros de dettes potentielles de la Turquie envers le Spurk (la Diaspora arménienne) et l’Arménie a été précisée. La Turquie ne peut y répondre qu’à travers des compensations économiques et un règlement par ETAPES SUCCESSIVES de la Question arméno-turque.
      Nous ne discuterons guère dans ce travail du problème territorial, même si le Traité de Sèvres du 10 août 1920 constitue, à notre sens, une des bases de référence dans ce domaine. L’objectif demeure dans l’avancement vers le règlement du contentieux par des moyens pacifiques et auquel l'Académie Internationale des Sciences Ararat
      est disposée à contribuer.5,6,11,3-,38.

      II. Propositions.

      *a. Conception d’une approche pragmatique et honnête . L’expérience du passé nous révèle que la collaboration sincère entamée en 1908 entre les Jeunes Turcs et le parti Tachnag (FRA) s’est soldée par le Premier grand Génocide du XX ème siècle et un désastre incalculable dont les séquelles sont indélébiles ; c’est la raison pour laquelle, il va falloir progresser par ETAPES, après la reconnaissance préalable par les héritiers de l’Empire ottoman de l’importance du Génocide arménien et afficher une réelle volonté de progression de l’ensemble du contentieux dont nous nous sommes faits l’écho dans ce travail . Indépendamment du problème fondamental territorial ou financier ,les possibilités suivantes d’avancement nous paraissent envisageables :

      *b. Création sur la Mer Noire, non loin de la ville de Trébizonde, d’un PORT AUTONOME englobant une zone franche, analogue à ce qu’ existe au Liban, la Compagnie franco-libanaise du port de Beyrouth .

      *c. Construction d’une Autoroute reliant la ville de Gumri à ce port en contournant de l’extérieur la ville de Kars.

      *d. Financement de ces deux projets par les Etats Unis, en remplacement partiel des subventions militaires accordées à la Turquie et dont la fin de la guerre froide le justifie
      dans une certaine mesure. Cependant un mode différent de financement, faisant appel à des fonds privés, bancaires ou européens , pourrait compléter le financement américain, les Etats Unis devant assumer l’essentiel de la subvention, leur responsabilité étant engagée pour la non ratification du plan du président Woodrow Wilson, concernant les frontières territoriales arméno-turques lors du Traité de Sèvres . Cela constitue un des éléments concrets devant contribuer au règlement progressif par la Turquie des préjudices financiers arméniens subis, règlement favorisant le développement du transit international et du commerce et dont les retombées économiques pour l’Arménie et pour l’ensemble de la région nous paraissent notoires.

      *e. Nomination d’un Conseil d’administration du port autonome comportant :
      4 membres turcs
      4 membres arméniens dont 2 de l’Arménie et 2 de la diaspora
      2 membres nommés par l’Union européenne
      2 membres nommés par les Américains.
      La composition de ce conseil peut être renforcée ultérieurement par l’adjonction d’autres personnalités de diverses nationalités .

      *d. Création autour du Mont Ararat d’une zone touristique internationale gérée par une
      société dont les modalités de constitution et de fonctionnement sont sujettes à l’évolution des mentalités turques en faveur de l’établissement de la Paix.

      III Conclusions.

      L’ensemble des considérations sus évoquées nous permettent d’être attentifs, réalistes et optimistes. Cependant si l’Arménie doit progresser, il incombe à l’ensemble de la communauté internationale d’y contribuer avec plus d’attention. Le règlement de la Question arméno-turque reste un des défis majeurs de notre temps. Il devrait bénéficier d’une approche pragmatique d’avancement par Etapes Successives.

      IV. Bibliographie

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